lundi 31 décembre 2012

2012 : une année dont nous ne regretterons pas la fin

Il est inutile de parler de défense de l'environnement si l'on ne se rebelle pas contre la violation de l'environnement humain dans notre propre pays, la France, par ceux-là mêmes qui ont pour fonction de le protéger. L'inhumanité détruit tous les espoirs. Résistons.

Ci-dessous le communiqué Resf faisant le point sur l’actualité inhumaine de ce 30 décembre. Ahmed Sohail a réussi à ne pas monter dans l'avion. Puis, en guise de rappel, l’invitation à exiger le retour de Blendon Gashi. Toutes ces affaires sont liées. Ce qui était odieux sous Sarkozy le reste aujourd’hui. Ce ne sera pas plus accepté.





JOUR DE GLOIRE A L’ÉLYSÉE ?


Retoqués le samedi par le Conseil Constitutionnel, incapable de marquer des points contre les riches et les puissants, le président Hollande et son gouvernement prennent leur revanche le dimanche 30 décembre en se montrant intraitables avec ceux qui possèdent le moins, et surtout le moins de moyens de se défendre, à commencer par les sans papiers. 


Premier succès d’envergure : l’expulsion de deux des travailleurs sans papiers en grève de la faim depuis 59 jours à Lille. Ils ont été placés de force dans un avion à destination d’Alger. Félicitations au président, à ses ministres et à leurs conseillers !


Deuxième exploit de la journée : la tentative échouée d’expulsion du père Capverdien d’un enfant des Bouches-du-Rhône. Il a refusé de monter dans l’avion et a été ramené au CRA avec l’avertissement explicite de la PAF : « La prochaine fois tu y as droit… »


Troisième  haut fait : avoir conduit à l’avion Ahmed Sohail, 23 ans, Pakistanais arrivé tout seul en France à l’âge de 15 ans, pris en charge par l’ASE jusqu’à 21 ans. Il avait trouvé un employeur mais la préfecture du 93 ayant traîné pour lui donner un titre l’autorisant à travailler, son patron s’est lassé et ne l’a pas embauché. Il s’est retrouvé sans papiers, condamné à travailler au noir. Suite à un contrôle, il a été placé en rétention au CRA de Vincennes. Il y est depuis 40 jours. Il a été présenté à l’avion cet après-midi. Une vingtaine de militants du RESF étaient dans le hall de l’aéroport pour informer les passagers du fait qu’ils risquaient de voyager dans un fourgon cellulaire volant avec un garçon de 23 ans menotté, ligoté et bâillonné dans la cabine. Ahmed a finalement réussi à ne pas monter à bord. Il a été ramené au CRA de Vincennes mais il risque fort d’être à nouveau présenté à l’avion dans les prochains jours, avec des risques de violences cette fois. C’est dire s’il est important de continuer à faire savoir aux responsables, et d’abord à l’Elysée, son indignation et sa honte devant de tels faits et devant le comportement du ministre Valls.


Le vol d’Ahmed pour Karachi était prévu pour aujourd’hui, 30 décembre. Alerté l’avant-veille, le cabinet de M. Valls demandait des éléments sur « les perspectives d’insertion de ce garçon » comme si avoir passé le tiers de sa vie en France, être parfaitement francophone, avoir été pris en charge par l’ASE jusqu’à 21 ans, avoir obtenu son CAP de plombier, travailler (au noir, évidemment) aussi bien comme plombier que comme électricien ou peintre sur des chantiers, être hébergé chez des amis, n’étaient pas des preuves d’insertion ! « Nous avons décidé de ne pas intervenir et de laisser les choses aller à leur terme » assurait hypocritement le cabinet du ministre Manuel Ponce-Pilate, le 30 décembre au matin, répétant en boucle le discours décidément attaché à la fonction de conseiller à l’immigration du ministre de l’Intérieur. « Il y a des lois, il y a une circulaire, Ahmed Sohail n’entre pas dans les critères de la circulaire, il a vocation à être expulsé ». Raisonnement imparable tenu par des générations entières de conseillers des ministres de l’Intérieur Sarkozy, Hortefeux, Besson, Guéant et Valls aujourd’hui. La fonction crée le discours ! 


Mais raisonnement dangereux quand même. « J’applique la loi, j’exécute les ordres… » Excuses trop souvent entendues à des comportements inacceptables, voire criminels pour certains.

De plus, les lois, les décrets, les circulaires, les procédures qu’applique le ministère de l’Intérieur avec une rigueur « républicaine » qui confine à l’intégrisme sont ceux-là mêmes que le parti socialiste, ses militants, ses élus et aujourd’hui ses ministres ont dénoncés et combattus à nos côtés des années durant ! On voudrait convaincre l’opinion que les politiques tournent leur veste dès lors qu’ils accèdent au pouvoir qu’on ne s’y prendrait pas autrement !


Enfin, si les lois et les circulaires conduisent à des gestes inhumains (et l’expulsion des grévistes de la faim, comme la tentative d’expulsion d’Ahmed en sont !), il faut changer les lois et les critères des circulaires ! Présidence de la République, majorité à l’assemblée, au sénat, dans la quasi-totalité des régions, etc… Que faut-il de plus ? Un peu de courage politique, peut-être ? Celui qui, à l’évidence, fait défaut au président et gouvernement. Mais aussi celui dont ne témoignent pas assez les militants et les élus socialistes qui sont en désaccord avec la politique conduite par Valls et bénie par Hollande, qui nous le disent, mais qui ne veulent pas le dire publiquement, ou pas trop fort, ou pas encore.


Le résultat est là, sous les yeux de tout le monde. Le gouvernement perd le soutien de ceux qui acceptent, voire revendiquent le métissage de la population et récusent l’idée réactionnaire selon laquelle l’immigration ne peut être évoquée que comme un problème sans pour autant gagner le moindre soutien de ceux toujours prêts à entendre les histoires de pain au chocolat de la droite décomplexée. Faut-il vraiment, en s’acharnant à expulser de la sorte,  brader ses convictions pour faire des concessions à la fraction de  l’électorat qui, en matière de flirt avec la xénophobie, préfèrera toujours l’original à la copie médiocre ?





A l'Elysée :

Secrétaire général : pierre-rene.lemas@elysee.fr

Directrice de cabinet : sylvie.hubac@elysee.fr

Directeur de cabinet adjoint : alain.zabulon@elysee.fr

Chef de cabinet : pierre.besnard@elysee.fr

Conseiller politique : aquilino.morelle@elysee.fr


A l'Intérieur :





Conseiller immigration : raphael.sodini@interieur.gouv.fr




NOUS EXIGEONS LE RETOUR DE BLENDON GASHI 


Le 18 janvier 2012 au matin, Blendon GASHI, 10 ans, hémiplégique, était expulsé avec ses parents et son frère jumeau Blendi vers le Kosovo. 


Ses parents étaient venus en France en avril 2011 pour fuir le racket dont ils étaient l’objet : leur demande d’asile a été rejetée par la France en procédure prioritaire. Or, depuis leur retour forcé au Kosovo, ils sont logés à 15 dans la petite maison de la grand-mère maternelle alors que la grande maison dont ils sont propriétaires dans un autre quartier reste vide, tant ils redoutent les violences dont ils sont menacés. 


En France, les enfants scolarisés avaient rapidement appris le français. La santé de Blendon avait été prise en charge. Une intervention chirurgicale destinée à remédier aux conséquences d’un accident vasculaire survenu plusieurs années auparavant avait été programmée pour le mois de mars au CHU de Reims. 


Mais le préfet de la Marne avait un quota d’expulsion à atteindre. 


Le 18 janvier 2012, les Gashi sont arrêtés à 7 heures du matin. Mis au centre de rétention de Metz, ils sont montés le lendemain dans un avion privé du ministère à destination de Pristina. C’est ainsi que les choses se passaient sous Sarkozy et Guéant.
 

Mais, interpellé sur ces faits inacceptables, le gouvernement Ayrault refuse de revenir sur la décision de son prédécesseur et l’entérine : la demande de visa de la mère de Blendi et Blendon pour ses fils et elle-même vient d’être rejetée par les services consulaires sur instruction du cabinet du ministre de l’Intérieur. 


Ces faits déshonorent ceux qui les ordonnent, ne peuvent que bouleverser ceux qui les exécutent et font honte à ceux qui les laissent se commettre. Il faut réagir !


Nous exigeons le retour immédiat et sans délai de Blendon et de sa famille en France pour qu’il bénéficie des soins que son état impose. 


Pour voir la liste des premiers signataires et signer :
 http://www.educationsansfrontieres.org/article45489.html?id_rubrique=

dimanche 23 décembre 2012

Quelles vraies menaces sur la planète ?


La fin du monde n'a pas eu lieu le 21 décembre 2012. La menace, futile et médiatisée jusqu'au dégoût, nous cacherait-elle les vrais dangers que nous négligeons de prendre en considération ?

Arte, le 22 décembre 2012, a rappelé quels pouvaient être, selon le producteur de son émission, Magnus Sjostrom, les scénarios d'apocalypse pouvant être considérés comme des périls réels, lointains ou imminents, dus à des manifestations brutales des forces de la nature et, plus probablement, à l'action des hommes eux-mêmes.

Ce à quoi l'homme ne peut s'opposer et qui détruirait toute vie sur Terre est dans cette liste :
La mort d'une étoile, ou "sursaut gamma". On a trouvé les traces, en 2008, d'une explosion titanesque qui se serait se soit produite à... 7 milliards d'années-lumière. Plus proche, elle aurait affecté  notre galaxie de façon inouïe et fatale. 
La chute d'un astéroïde sur terre s'est déjà produite et a eu des effets dévastateurs faisant disparaitre, notamment, les dinosaures. Le renouvellement d'un tel phénomène ne peut être totalement exclu.
L'explosion d'un supervolcan (tel celui de Yellowstone, aux USA) engendrerait un voile de particules pour des années, et fe
rait vivre les humains dans un froid interdisant toute culture et entrainant notre disparition.
Une pandémie énorme, du type de celle qui tua 80 millions d'hommes en 1920 (la "grippe espagnole"), mais plus vaste, de type viral, qu'aucune médication ne pourrait soigner, fait partie des hantises des chercheurs.
Le heurt avec une population d'extra terrestres n'est envisageable que parce que nous savons, aujourd'hui que, statistiquement, il est improbable que des planètes n'abritent pas des formes de vie de nous inconnues. La rencontre de vivants dans l'univers n'est plus impensable.

Nous vivons donc avec la connaissance de menaces non nulles, même si elles sont statistiquement faibles, non seulement à l'échelle des vies humaines mais à l'échelle de notre espèce qui n'a que quelques centaines de milliers d'années d'existence.

S'agissant des conséquences de l'action d'homo sapiens, le souci est plus grave même si, là encore, les périls ne se manifestent pas à court terme. Toutefois, comme nous ignorons quand et comment peuvent de déclencher les manifestations des dangers qui peuvent surgir, il est prudent et sage de vivre en ne multipliant pas des risques pouvant devenir non maîtrisables.


Ce que l'homme peut réaliser et qui lui nuise définitivement est dans cette autre liste :
L'accélération de modifications climatiques liées au réchauffement causé par les gaz à effet de serre ne peut plus être niée. Elle est redoutable à moyen terme. Non stoppée, elle pourrait devenir fatale à une grande partie des générations futures, au-dessus d'une augmentation de la température moyenne au-delà de 5 degrés. C'est une préoccupation majeure non encore assumée par nos civilisations compte tenu de l'énormité des transformations comportementales à opérer.
L'holocauste nucléaire, compte tenu de l'existence d'armes atomiques assez nombreuses pour détruire l'ensemble des populations terrestres, n'est ni probable ni impossible. Ce n'est pas une grande peur seulement ; c'est une capacité de destruction de l'histoire humaine entre les mains de fanatiques, d'insensés ou d'incapables. Tchernobyl fut dû à une erreur humaine.
Les expériences physiques, plus largement et qui ne concernent pas que la physique nucléaire peuvent faire prendre des risques peu ou pas connus. Le seul fait qu'il y ait débat entre grands physiciens sur l'opportunité, ou non d'aller, plus avant dans les expériences du cyclotron de Genève suffit à reconnaître qu'il peut y avoir, dans la manipulation de la matière, pari et saut dans l'inconnu. Le conte de l'apprenti sorcier n'a jamais autant trouvé son actualité.
Le développement de l'intelligence artificielle donne à penser que la créature peut échapper à son créateur. L'ordinateur surpuissant et ultra rapide, à cet égard, est bien plus redoutable qu'un robot sophistiqué. Le fonctionnement automatique des ordinateurs donneurs d'ordres dans les banques et les bourses laisse déjà apparaitre que l'homme peut perdre la main et n'avoir plus le contrôle de sa destinée. Les drones et autres engins de surveillance ou de destruction, miniaturisés, imprévisibles, peuvent changer les guerres en opérations d'exterminations échappant à toute politique, voire à toute action humaine voulant inverser les processus enclenchés !
La biologie de synthèse, enfin, est d'autant plus porteuse de périls pour l'humanité qu'elle se justifie par les résultats positifs qu'elle peut opérer, pour reconstituer des tissus humains lésés, par exemple. Les armes chimiques sont dépassées. Les gaz mortels utilisés pendant la guerre 1914-1918, tout épouvantables qu'ils aient été, ne sont rien à côté des armes bactériologiques qui peuvent être employées à grande échelle pour contaminer, par la variole entre autres, des populations entières. Ces armes existent et qu'on craigne que Bachar El Assad s'en serve signifie que la Syrie a été dotée de ces "machines de guerre modernes" par des professionnels de l'industrie de la mort lesquels ne sont ni rares, ni sots, mais ennemis de notre espèce par simple souci de s'enrichir avant que de disparaitre à leur tour !


2013 ne sera pas une année pire ou meilleure que les autres. Le calendrier maya n'a rien à voir avec nos angoisses. Il n'y a pas de risques absolument nouveaux mais une prise de conscience nouvelle ! L'espèce humaine est à la merci de l'inconnu depuis qu'elle existe. Le pire n'est jamais sûr mais la capacité d'autodestruction des humains est, elle, bien réelle et terrifiante. C'est à ces périls humains qu'il faut se confronter sans se réfugier derrière la science qui ne peut ni tout savoir ni tout faire mais qui peut, par passions intellectuelles, "jouer avec les feux". La responsabilité citoyenne va jusqu'à porter ce souci de survie pour nos successeurs.