mardi 28 février 2012

Pour payer nos dettes réduisons les dépenses militaires !

 
2ème JOURNÉE MONDIALE D'ACTIONS SUR LES DÉPENSES MILITAIRES
2012

APPEL À PARTICIPATION

Le 17 avril 2012, des gens se réuniront partout dans le monde pour la deuxième édition de la Journée Mondiale d'Actions sur les Dépenses Militaires (acronyme anglais: GDAMS). Nous vous invitons à nous rejoindre.

La crise économique actuelle a poussé les gouvernements du monde entier à réduire leurs dépenses concernant les besoins humains vitaux: comme faire face au changement climatique, lutter contre les maladies, et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Mais, à part de rares exceptions, les gouvernements nationaux continuent de gaspiller de larges ressources dans le secteur militaire. Les données issues du rapport annuel de 2011 de l'Institut International de Recherche sur la Paix de Stockholm (SIPRI) montrent que mondialement les gouvernements dépensent plus que jamais dans le domaine militaire: 1 630 milliards de dollars par an - et la tendance est à la hausse. Dépensé autrement, cet argent pourrait grandement contribuer à résoudre les véritables défis auxquels doit faire face notre planète.


En Juin 2012, les décideurs mondiaux ainsi que des milliers de membres de la société civile se réuniront à Rio de Janeiro lors du Sommet de la Terre - Rio+20 pour s'accorder sur la transition vers une société verte et durable, offrant des possibilités de travail pour tous. Notre Journée Mondiale, se déroulant seulement deux mois avant Rio+20, est l'occasion idéale pour rappeler au monde que nous ne pouvons pas atteindre cet objectif sans dégager les ressources et les capacités intellectuelles nécessaires et qui sont pour l'instant gaspillées dans des activités militaires.

Les Etats-Unis dépensent pratiquement 50% du montant global. Cependant la dépendance aux dépenses militaires est un problème mondial, en effet:
  • Les Etats Unis déterminent la tendance, et les autres pays la suivent.
  • Les exportations américaines d'armes augmentent, et les clients ne manquent pas.
  • Dans de nombreux pays, le pourcentage de dépenses gouvernementales attribuées au secteur militaire est supérieur à celui des Etats Unis, même si leur valeur absolue est plus faible.
C'est pourquoi, dans cette période marquée par le mouvement des Indignés et le printemps arabe, nous devons agir au niveau mondial pour défendre nos exigences.


Date: Mardi 17 avril 2012

Le 17 avril, SIPRI annoncera les chiffres sur les dépenses militaires de l'année 2011. Nos activités pour la Journée Mondiale d'Actions sur les Dépenses Militaires, qui se dérouleront dans les capitales et d'autres endroits du monde, offriront aux médias la possibilité de prendre des photos des actions menées et de diffuser des histoires locales concernant les dépenses militaires. Les organisateurs locaux peuvent prévoir leurs actions aux alentours du 17 avril.

Il s'agit de la deuxième Journée Mondiale d'Actions sur les Dépenses Militaires. Les évènements de l'an dernier, qui se sont déroulés le 12 avril 2011, ont été un grand succès avec une centaine d'actions organisées dans 37 pays. En 2012, différentes sortes d'actions seront mises en place par les participants comme des manifestations devant des bases militaires ou des groupes de discussion. Chaque ville déterminera sa propre approche. Mais, toutes ces actions souligneront les derniers chiffres des dépenses militaires mondiales, qui approcheront probablement des 1700 milliards de dollars. Notre campagne pourrait se structurer autour des slogans suivants: Que feriez-vous avec 1700 milliards de dollars? Alors que nos pays sont endettés, devons-nous investir des milliards dans la guerre ou dans la paix? Créez des emplois pas la guerre! etc.

La Journée Mondiale d'Actions sur les Dépenses Militaires est co-organisé par le Bureau International de la Paix (IPB, Genève) et l'Institut d'Etudes politiques (IPS, Washington DC). Cette année, nous mettons en place un comité international d'activistes élargi pour nous aider dans ce projet.
La rédaction de rapports d'activité est importante - à la fois pour diffuser largement notre message collectif et pour inspirer d'autres individus à mener des actions nouvelles et plus audacieuses. En plus de ces rapports écrits sur les activités menées, nous encourageons les participants à prendre des photos et des vidéos de leurs actions et de nous envoyer les meilleures afin de les publier sur le site de GDAMS.

La mobilisation de cette année doit être encore plus forte!
Pour parvenir à remplacer les dépenses militaires par des dépenses visant à satisfaire les besoins humains, nous devons amener ce sujet dans les débats politiques de cette année. Nous ne devons pas mobiliser des milliers, mais plutôt des millions de personnes qui refusent d'accepter le statu quo. Nous devons aussi encourager les personnes influentes à faire entendre leurs voix et à soutenir la Journée Mondiale d'Actions sur les Dépenses Militaires. Si nous parvenons à mobiliser des groupes plus larges, incluant les jeunes et les travailleurs, nous multiplierons notre impact.

Ensemble nous pouvons le faire! Envoyez-nous vos idées et vos activités aux deux adresses suivantes.


Contacts:
Colin Archer, International Peace Bureau (Bureau International de la Paix, IPB, Genève)

John Feffer, Institute for Policy Studies (Institut d'Etudes politiques, IPS, Washington)

lundi 27 février 2012

Ils voteront Mélenchon ? Et pourquoi donc? Les communistes, au sein du Front de gauche, sont dominants et pro-nucléaires !

Des points de vue à connaître, mais l'écologie est-elle mieux servie par le Front de gauche que par EELV ?
Selon : http://www.rue89.com/rue89-presidentielle/2012/02/27/ecolos-de-toujours-ou-presque-ils-voteront-melenchon-229698

Rupture : le 27/02/2012

Écolos de toujours (ou presque), 

ils voteront Mélenchon


 

Déçus par l'accord EELV-PS, séduits par un Mélenchon plus clair sur le nucléaire, des écologistes expliquent pourquoi ils se tournent vers le Front de Gauche.

Quand Clémentine Autain, porte-parole du Front de Gauche, s'adresse aux militants d'Europe Ecologie - Les Verts, cela donne : « Bienvenue au Front de Gauche ! »
Depuis l'accord passé avec le PS en novembre, les déçus d'EELV ont les yeux tournés vers Jean-Luc Mélenchon. Et selon Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale à l'écologie du Parti de Gauche, il seraient nombreux.
Beaucoup, ajoute-t-elle, confient vouloir voter Mélenchon sans pour autant quitter EELV. Le Front de Gauche a multiplié les gestes de bienvenue à leur égard dès la fin 2011.
Dans un texte intitulé « Camarades, et si l'herbe était plus verte ailleurs ? », Stéphane Lavignotte, ancien responsable des Verts, et Clémentine Autain, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, encouragent les militants d'EELV à les rejoindre :
« Nous nous adressons fraternellement et en toute sororité à nos amis – depuis parfois plus de vingt ans – qui militent à EELV pour une vraie alternative au système actuel et que nous voyons malheureux. [...]
Si vous quittez EELV, ne disparaissez pas dans la nature : l'écologie politique a toujours besoin de votre engagement. Nous pensons possible et utile de militer ensemble. »
Ceux qui ont répondu à l'appel expliquent leur choix.

1 -  EELV, « satellite du PS »

Non seulement Thomas Giry votera pour Jean-Luc Mélenchon, mais il participe désormais à la campagne du Front de Gauche. Le départ de ce membre du conseil fédéral d'EELV n'est pas passé inaperçu.
Ancien cadre d'Europe Ecologie - Les Verts, il a rendu publique sa décision en janvier. Deux mois après la conclusion de l'accord avec le PS, « parce qu'après dix-huit ans dans un parti, on ne part pas comme ça ». Pourtant, c'est bien l'alliance avec les socialistes qui a motivé son départ :
« Je me suis posé beaucoup de questions quand j'ai réalisé que l'accord signifiait qu'en cas d'une possible alternance, EELV renonçait à s'opposer à une vraie politique d'austérité. »
Il est loin d'être le seul pour qui l'accord a été une véritable ligne de faille. L'héritage d'extrême gauche qu'ont en commun une partie des militants écolos a motivé leur ralliement à Jean-Luc Mélenchon.

Quand le côté extrême gauche des écolos les rattrape

Mireille Teulé est « née chez les communistes ». Petite-fille d'une première adjointe au maire PCF qui l'a beaucoup influencée, cette ancienne professeure d'histoire-géographie a rejoint Europe Ecologie - Les Verts il y a deux ans. Elle aussi a décidé de confier sa voix au candidat du Front de Gauche :
« Je ne peux plus que voter pour lui ! EELV s'est placé comme satellite du PS, hors c'est pour moi le symbole du néolibéralisme. »
Etablie dans l'Aquitaine, elle a milité pour la première fois en 2005 contre le Traité établissant une constitution pour l'Europe (TCE). La retraitée a exprimé son opposition au TCE au sein des comités anti-libéraux « auxquels des militants PS proches de Jean-Luc Mélenchon faisaient aussi partie ».
Le bilan local des élus PS d'Aquitaine a également pesé dans la balance :
« Ils soutiennent le projet de TGV-Aquitaine qui a endetté la région pour les cinquante ans à venir alors qu'il ne va absolument pas contribuer à désenclaver les petites communes isolées. »

2 - Mélenchon, plus clair sur le nucléaire


Une chose est sûre : la campagne de Jean-Luc Mélenchon se drape de vert et cela plaît aux militants écolos. Sandrine Figuié, élue EELV à Martigues (Bouches-du-Rhône), a annoncé qu'elle mettait entre parenthèses son appartenance politique le temps de la campagne... afin de se consacrer au Front de Gauche.
Elle a été déçue par l'amollissement du combat écologique de son parti, conséquence directe de la signature de l'accord avec le PS :
« Les socialistes ne sont pas opposés au nucléaire. Quand je vois aujourd'hui que les Verts sont les alliés du PS, je me dis qu'on a beaucoup plus de choses à faire avec le Front de Gauche. On ne voit pas les militants PS mobilisés sur cette question. »
Au contraire, elle remarque que ceux du Front de Gauche sont « des gens de terrain, ancrés dans le monde associatif, au coude à coude dans les manifs ». Bref : des personnes « avec qui une alliance naturelle se noue ».

Consulter les citoyens sur le nucléaire : « Tout à fait d'accord »

C'est également la raison qui, après 38 ans de vote écolo, a mené Anne-Marie Imbert à se pencher sur le programme du Front de Gauche :
« J'habite non loin de la centrale nucléaire de Tricastin dans la vallée du Rhône et ici, beaucoup des militants de Sortir du nucléaire sont au Parti de Gauche en même temps. »
Selon elle, Jean-Luc Mélenchon est cette année « le seul candidat qui convient ». Europe Ecologie - Les Verts est à ses yeux très en retrait par rapport à ce qu'il aurait dû conclure avec le PS sur le nucléaire, c'est-à-dire l'arrêt total de l'activité des centrales. Elle ajoute :
« Même si toutes les formations du Front de Gauche ne sont pas d'accord sur ce point, ils proposent d'organiser un référendum, ce avec quoi je suis tout à fait d'accord. »

3 - Lassés des luttes internes à EELV


Cette « ouverture d'esprit » reconnue au Front de Gauche a également plu aux militants d'EELV, souvent désabusés par les luttes internes qui ravagent leur parti.
Le lynchage dont Eva Joly est la victime au sein de son propre parti a démobilisé Sandrine Figuié :
« Ça me choque en tant que femme, ça me choque en tant que personne. »
Quasi unanimement, les militants et élus interviewés dénoncent l'arrivisme de la direction du parti : « Cécile Duflot ou Jean-Vincent Placé ont les dents longues », « tout le monde chez les écolos veut être élus, alors ça crée des problèmes »... Ils finissent par aller voir ailleurs.
Cette exaspération n'a pas échappé à Jean-Luc Mélenchon. Dès novembre, alors qu'Eva Joly est malmenée par son parti divisé sur l'accord avec le PS, il faisait d'une pierre deux coups en redoublant de sympathie envers Eva Joly la « courageuse » :
« Elle prend des engagements très forts sur le nucléaire et l'EPR et elle se fait faucher et démentir, je comprends que ça l'atteigne. »

4 - Un vote « utile »


Aucun écolo sur le départ ne considère cependant Jean-Luc Mélenchon comme l'homme providentiel. Il s'agit avant toute chose de voter utile. Simon Imbert-Viers, conseiller fédéral EELV et responsable de la commission immigration, a lui aussi décidé de ne pas renouveler son adhésion à Europe Ecologie - Les Verts. Il votera Mélenchon dès le premier tour.
En désaccord total avec la politique d'immigration prônée par le PS, il estime au contraire que le Front de Gauche « ne commet pas d'erreur sur ces questions ». Il précise :
« Ce n'est pas un vote d'adhésion totale au Front de Gauche. Je ne suis pas en train de dire “c'est super, c'est magnifique”. Je me prononce en tant que citoyen, pour faire passer un message. »
Le but est souvent d'accroître le poids du Front de Gauche afin, dans le cas où François Hollande serait au second tour, de faire pression sur les décisions prises dans le futur par le PS. « Assurer une alternance et pas une simple alternative », résume un militant.

vendredi 10 février 2012

La Chine a-t-elle pris le virage énergétique historique ?

 

Pourquoi la Chine domine-t-elle le « green business » ?



Le plus gros pollueur du monde est aussi le numéro un mondial des énergies vertes. Les entreprises chinoises sont parmi les leaders sur les marchés du photovoltaïque, de l'éolien ou de la voiture électrique. Le « green business » est devenu une priorité du gouvernement chinois.

 


C’est l’une des plus importantes batailles commerciales de ces dernières années. Elle oppose la Chine et les Etats-Unis et porte sur la fabrication de panneaux solaires. Washington accuse Pékin de subventionner outrageusement ce secteur et donc de fausser les règles de la concurrence. Quinze fabriquant chinois sont dans le collimateur et menacés de taxes supplémentaires à leur entrée sur le marché américain. De quoi inquiéter une industrie qui s’est beaucoup développée ces dernières années. Après avoir dépassé les Etats-Unis dans l’éolien, la Chine est en effet devenue « l’usine solaire » du monde. Plus de 70% des cellules photovoltaïques sont « made-in-China » et cette part de marché ne cesse de croître.
Huit des douze plus gros fabricants mondiaux de cellules photovoltaïques, comme Suntech Power, JA Solar ou Yingli Green Energy, sont en effet originaires de Chine ou de Taiwan. A lui seul, Suntech, le numéro un chinois, détient 12% du marché mondial. « La réussite de l'industrie photovoltaïque chinoise aux Etats-Unis repose sur les avantages qu'elle a acquis grâce à l'innovation technologique et à son économie d'échelle », a déclaré dans un communiqué au nom des sociétés chinoises, Wang Guiqing, vice-président de la Chambre de commerce chinoise pour l'importation et l'exportation de machines et de produits électroniques. Cette justification diplomatique au leadership chinois cache en fait une véritable stratégie de domination dans ce secteur. Une stratégie dessinée au plus haut niveau de l’Etat. Pékin entend bien décrocher la plus grosse part de ce gâteau vert estimé à plus de 150 milliards d’euros par le Fonds des Nations unies pour l’environnement.

Une voiture hybride sur deux sera vendue en Chine
« On voit bien que la Chine met en avant lors de tous les sommets internationaux de lutte contre le changement climatique, sa volonté de réduire ses émissions carbone. On nous annonce une croissance fulgurante des énergies vertes. Des énergies produites en grande majorité par des entreprises chinoises, qui font ainsi de leur propre pays une vitrine formidable pour leur technologie », explique l’analyste Ren Li, spécialiste des énergies renouvelables en Asie de l’est. Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie, la Chine va installer dans les 10 prochaines années des capacités de production d’énergie solaire et éolienne équivalentes à 180 réacteurs nucléaires. Toujours selon l’AIE, une voiture hybride sur deux sera vendue en Chine. Et tout cela sans que le pays ne s’engage à Copenhague, Cancun ou au Cap.
« La Chine est en train de gagner la course aux énergies vertes, explique Ang Li, représentante de l’ONG Greenpeace à Pékin. On voit que depuis 2006, il y a une volonté politique très forte de développer les énergies renouvelables en Chine ». Aujourd’hui, la Chine investit deux fois plus que les Etats-Unis dans les énergies vertes. Mais il ne s’agit pas d’une croisade contre le réchauffement climatique. Elle reste en effet le plus gros émetteur de CO2 dans le monde. Son objectif est plutôt de diversifier ses approvisionnements, limiter sa dépendance au pétrole et parvenir à une certaine indépendance énergétique. Lorsque la Chine annonce avoir baissé de 10% ses émissions en 2010, ce sont 10% de pétrole importés en moins.
Le pays, quoi qu’il en soit, n’a guère le choix car il connaît une véritable boulimie d’énergie. Selon les estimations de l’AIE, il consommera trois fois plus d’énergie d’ici 2035. Soit l’équivalent de 18 fois la consommation française ! A ce rythme, la Chine sera dans 20 ans à peine le plus gros importateur de pétrole au monde. Avec les risques que cela supposent : volatilité des prix, baisse des réserves, dépendance à l’égard du Moyen-Orient…


Croissance du marché intérieur
En misant sans compter sur les énergies vertes, Pékin entend donc faire d’une pierre deux coups : limiter sa dépendance aux énergies fossiles et exporter ses technologies. Mais cette offensive chinoise n’est pas sans risque. Depuis 2009, les investissements dans les énergies renouvelables ont ainsi baissé de 40% aux Etats-Unis et en Europe. Alors que la France achetait 80% de ses panneaux solaires en Chine, la fin des subventions a sonné le glas des exportations. Aux Etats-Unis, les accusations de dumping risquent également de porter un coup sévère aux entreprises chinoises qui doivent donc de plus en plus se recentrer sur leur marché intérieur. Pour soutenir son industrie, Pékin a par exemple mis en place des garanties d’Etat aux prix d'acquisition pour les équipements électriques fonctionnant au solaire. Le pays, qui jusqu’alors exportait 95 % de sa production à l'étranger, est ainsi en train de devenir un important consommateur de sa propre énergie solaire. Le marché du photovoltaïque domestique double chaque année et on estime qu’une maison sur dix est déjà pourvue de chauffe-eau solaire. L’éolien a également le vent en poupe avec la construction d’une gigantesque ferme de turbines dans le désert du Ningxia. Des installations subventionnées là encore par l’Etat et le gouvernement local.
La course au « green business » ne devrait donc pas s’arrêter avec la crise. Bien au contraire. D’ici 2020, la Chine s'est déjà fixée comme nouvel objectif de produire 15% de son énergie via des ressources renouvelables.
Sébastien Le Belzic à Pékin

mardi 7 février 2012

Le Manifeste négaWatt



Se chauffer, s’éclairer, se déplacer, faire fonctionner tous les appareils qui nous entourent : l’énergie est au cœur de nos vies à tel point que nous n’en percevons pas les limites et que nous vivons dans l’illusion d’un monde aux ressources infinies. Pourtant, la fin prévisible des réserves disponibles, les bouleversements climatiques, les catastrophes écologiques (Amoco Cadiz ou Tchernobyl hier, Deep Water Horizon et Fukushima aujourd’hui) sont autant de signaux d’alerte qui ne laissent plus la place au doute : il est nécessaire et urgent de changer notre manière de consommer et de produire l’énergie.
Depuis plus de dix ans, vingt-cinq experts et praticiens de l’énergie (architectes, ingénieurs, sociologues, économistes, responsables associatifs, ...) engagés dans la recherche d’un avenir énergétique durable ont mis en commun leurs connaissances pour élaborer et publier tout d’abord en 2003 puis en 2006 le « Scénario négaWatt », l’une des propositions les plus novatrices pour repenser la politique énergétique de la France.
Nourri par une longue expérience de terrain, cet exercice prospectif se fonde sur une méthodologie rigoureuse qui s’appuie sur trois piliers fondamentaux : sobriété - efficacité - énergies renouvelables. Ce triptyque fondateur offre une grille de lecture simple et solide pour repenser notre rapport à nos propres besoins énergétiques.

negawatt

Revue en profondeur et complétée, la version 2011-2050 du Scénario négaWatt intègre les liens étroits du modèle énergétique avec l’urbanisme, l’alimentation et la mobilité. Il démontre qu’il est possible en France de diviser par 16 nos émissions de CO2 d’origine énergétique et d’éliminer presque complètement notre dépendance aux énergies fossiles d’ici 2050, tout en se passant totalement du nucléaire en à peine plus de deux décennies.
S'adressant à tous ceux que l’avenir interpelle, du simple citoyen aux décideurs politiques et économiques, le Manifeste négaWatt ne se contente pas d'expliquer de manière aussi pédagogique que possible la méthode et les résultats de cette nouvelle version du scénario. Après une description des enjeux et une analyse du contexte énergétique français, il détaille un ensemble cohérent de 10 mesures à prendre rapidement pour engager la France dans la voie de la transition énergétique, et en explicite les immenses bénéfices économiques et sociaux.
Boussole pour l’action, guide méthodologique et pratique pour tous ceux qui souhaitent contribuer à l’élaboration d’un nouveau paysage énergétique soutenable et désirable, le Manifeste négaWatt est aussi un appel à oser résister aux conformismes et aux habitudes, et une invitation à s’engager, avec volonté et lucidité, dans la construction d’une société réconciliée avec elle-même et avec son environnement.
Un engagement doublement souligné par la préface de Stéphane Hessel, qui soutient l’initiative négaWatt depuis ses débuts, et par la postface de l’expert américain Amory Lovins, inventeur du concept de « négawatt ».

Cet ouvrage est le fruit du travail de la Compagnie des négaWatts, le cœur battant de notre association.

Sommaire du Manifeste négaWatt :
  • Préface de Stéphane Hessel
  • Introduction
  1. Energies en crise
    où l’on déplore les nombreuses conséquences de notre ébriété énergétique
  2. L’énergie sous toutes ses formes
    où l’on comprend à quoi sert et d’où vient l’énergie que nous consommons
  3. De la démarche au scénario
    où l’on entrevoit de quoi notre avenir énergétique pourrait raisonnablement être fait, et où l’on pose les bases d’une nouvelle organisation du système énergétique
  4. Bâtiments et transition énergétique
    où l’on apprend que l’on pourrait habiter plus intelligemment le monde, et comment y parvenir à travers trois actions-clef
  5. Mobilité, industrie, agriculture
    où l’on saisit les enjeux d’une évolution mesurée de nos modes de vie
  6. Les atouts des renouvelables
    où l’on constate que la France dispose d’un formidable potentiel et des solutions pour les exploite
  7. Crépuscule du nucléaire, essor des renouvelables
    où l’on balise l’itinéraire d’un abandon progressif du nucléaire et d’un soutien pertinent à l’essor des énergies renouvelables
  8. Coûts et bénéfices de la transition
    où l’on montre que la transition énergétique n’est pas un fardeau mais une formidable opportunité
  9. Le “juste prix” de l’énergie
    où l’on adapte les outils économiques aux contraintes énergétiques
  10. Du temps du bilan à celui de l’action
    où, enfin, on engage chacun à se mettre en mouvement pour « rendre possible ce qui est souhaitable »
  • La démarche et le scénario négaWatt en 26 graphiques, pour bien comprendre la transition énergétique selon négaWatt
  • Postface d'Amory Lovins, du Rocky Mountain Institue

Les 10 mesures du Manifeste négaWatt :
    3 mesures structurelles :
  1. La création d’une Haute Autorité indépendante de la transition énergétique
  2. La gouvernance territoriale de l’énergie
  3. Un urbanisme ancré dans les territoires
  4. 4 mesures sectorielles sur la consommation :
  5. La sobriété énergétique dans le bâtiment
  6. L’efficacité énergétique dans le bâtiment
  7. L’optimisation des usages de l’électricité
  8. La régulation des transports grâce à la “redevance à la prestation”
  9. 2 mesures sur la production :
  10. La fin maîtrisée de la production nucléaire
  11. Le soutien à l’essor des énergies renouvelables
  12. 1 mesure-phare pour assurer le financement de la transition énergétique :
  13. Une contribution fiscale sur l’énergie primaire et les externalités
http://www.negawatt.org/le-manifeste-negawatt-p98.html


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