lundi 29 décembre 2008

Géothermie : l'énergie prometteuse et ...dangereuse?

La géothermie (Géo, la Terre, et thermie, la chaleur) vise à exploiter la chaleur interne de la Terre. On sait depuis très longtemps profiter de la chaleur contenue dans les nappes d'eau du sous-sol et depuis plus récemment on sait l'extraire -pour la production d'électricité (ce sont les Philippines qui détiennent le record avec environ le quart de leur électricité produite par géothermie) -et le chauffage urbain par des pompes à chaleur qui transfèrent dans les habitations les calories des nappes souterraines et y renvoient l'eau refroidie.



EAU CHAUDE

En Europe, une énergie nouvelle peut être récupérée du sous-sol alors qu'il n'y a pas de nappes souterraines à faible profondeur. Il s'agit de «la géothermie des roches chaudes fracturées». À Soultzsous- Forêts, en Alsace, au pied des Vosges, le Groupement d'intérêt économique européen (GIE) veut acquérir un savoir-faire utilisable partout ailleurs dans le monde quand le sous-sol le permet. Si l'investissement est coûteux, le fonctionnement l'est beaucoup moins.


Donc à Soultz, pas de réservoir d'eau chaude sous terre! Alors, comment faire ? Tout écolier a appris qu'au centre de la Terre le magma atteint des températures impressionnantes d'environ 6 000 degrés. Et à seulement à 40 km sous nos pieds, il règne encore 1 000 degrés. Pour obtenir de l'eau chaude, il suffit de l'injecter froide, à haut débit, pour qu'elle se réchauffe dans les fissures de la roche dont la température dépasse 200 °C à 5 000 mètres de profondeur. L'injection d'eau froide se fait par un puits central.
L'image “http://www.secteurpublic.fr/repository/156/1562042825/2012371633.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
L'eau chaude est extraite par deux autres puits. En surface, l'eau est récupérée à une température voisine de 200 °C. Après un passage dans un échangeur thermique, la vapeur entraîne une turbine et un alternateur pour produire de l'électricité.


PRESSION DE L'EAU

Mais en 2003 l'injection de 30 000 m3 d'eau à forte pression dans un puits a provoqué un séisme de 2,9 sur l'échelle de Richter. La même cause (une forte pression de l'eau dans un forage) a eu un effet semblable en Suisse). Depuis, la pression ayant été réduite, la phase industrielle est une réalité en tous points satisfaisante. Régler la pression d'eau pour éviter des réactions en chaîne du type séisme est donc un impératif que dicte l'expérience acquise.

Il est un autre impératif, déjà cité, à garder en mémoire pour l'installation du procédé : c'est seulement «quand le soussol le permet» ; donc, préalablement à toute décision d'implantation, il y a la nécessité de connaître la structure géologique du sous-sol...

En Allemagne, à Staufen-en-Brisgau où toutes les autorisations avaient été données, les forages de profondeur ont humidifié une zone de sédiments qui se transforment en gypse et dont le volume gonfle. Tout le sous-sol gonfle. Et bouleverse la topographie du sol. Des maisons se fissurent, toutes perdent de la valeur.

À Soulz, le sous-sol est granitique. La géothermie à grande profondeur ouvre des perspectives nouvelles dans le domaine des énergies renouvelables. C'est une filière énergétique prometteuse.

http://www2.canoe.com/infos/chroniques/hubertreeves/archives/2008/12/20081228-122401.html
http://www.soultz.net/fr/faq/http://www.soultz.net/fr/faq/

vendredi 19 décembre 2008

Connaîtrons-nous le même sort que l'ours blanc

L'humanité a-t-elle déjà perdu la partie? Après Poznam, il est apparu impossible de freiner sérieusement le processus économique qui engendre le réchauffement climatique. Il semble que seule la récession pourrait empêcher cette relance qu'on nous annonce comme indispensable et qui, n'étant remplacée par rien, bloque l'activité humaine dans des productions qui ne fournissent pas que des biens nécessaires mais aussi ce qui nuit à l'humanité.



Le réchauffement climatique passe-t-il à la vitesse supérieure ?

La fonte record des glaces du Groenland et le dégazage massif des dépôts de méthane autrefois congelé dans le sous-sol des côtes sibériennes indiquent que des changements importants sont en train de se produire en Arctique, risquant d'amplifier le réchauffement du climat mondial.

Il y a quelques mois déjà, les scientifiques avaient constaté que les fonds marins de l'Arctique libéraient du méthane dans l'atmosphère, un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Une nouvelle étude, présentée le 16 décembre 2008 à la conférence de l'Union américaine de géophysique à San Francisco, démontre que les estimations doivent être revues à la hausse.

« Il y a cinq ans, je n'étais pas certain que le phénomène soit très sérieux, mais à présent je suis sûr que quelque chose de grave est en cours et que nous devrions avertir les gens », s'alarme Igor Semiletov du International Arctic Research Center (IARC, université de l'Alaska, Fairbanks), chef scientifique d'une expédition océanographique le long du littoral sibérien l'été dernier.

Les analyses de l'eau indiquent des taux de méthane dissous jusqu'à 200 fois supérieurs à la normale, indiquant des dégagements significatifs qui n'avaient pas été mis en évidence durant les années 1990. Selon Igor Semiletov, cela démontre avec certitude que les dégagements de méthane sont en train de s'accroître dans des proportions importantes.

Les scientifiques estiment que la quantité de méthane stocké dans le pergélisol arctique sous forme de clathrates (des hydrates) serait supérieure aux réserves mondiales de charbon et représenterait douze fois la quantité actuellement présente dans l'atmosphère. Suite au réchauffement climatique, ce méthane se trouve maintenant au seuil de la fonte, et au niveau des côtes de la Sibérie, la température de l'air a augmenté de plus de 5 degrés durant la dernière décennie. « Nous ne nous étions pas rendu compte à quel point ce réservoir de méthane était vulnérable », confie Igor Semiletov.

Les chercheurs ne disposent pas encore de suffisamment de données pour déterminer en quelle proportion cet hydrate de méthane qui s'échappe du plateau continental sibérien peut affecter le reste de la planète, selon Edward Brook, de l'université d'Etat d'Oregon. Dans un rapport rendu public au cours de la même conférence, le chercheur estime peu probable qu'un dégagement catastrophique de méthane se produise au cours de ce siècle, bien qu'il admette que le changement climatique accélérera le relâchement, et suggère une surveillance accrue du processus afin de prévenir toute modification brutale de la situation.

Tout comme en Sibérie, la calotte glaciaire du Groenland se réduit inexorablement. Alors qu'une année moyenne comprend de 10 à 15 jours de températures positives, donc de fonte, cette période s'est élevée à 35 jours en 2008. Les dernières évaluations basées sur des mesures effectuées au moyen d'un satellite météo militaire ont révélé que l'île perd maintenant plusieurs centaines de milliards de tonnes de glace par an.

Selon Julienne Stroeve, du National Snow and Ice Data Center de l'université du Colorado, cette observation confirme les prévisions antérieures, que d'aucuns trouvaient pourtant trop pessimistes.

Les modèles climatiques prévoient que l'Arctique devrait se réchauffer plus rapidement que le reste du globe, car la disparition de la glace de mer permet au rayonnement solaire de pénétrer les océans, accélérant encore la fonte.



http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/climatologie-1/d/le-rechauffement-climatique-passe-t-il-a-la-vitesse-superieure_17677/

vendredi 5 décembre 2008

La Biosphère est un système hyper complexe

Jacques Robin (1919-2007)

Ainsi pensait Jacques Robin : “Je voudrais montrer comment une prise de conscience écologique va avoir une action très forte, dans les 10 ou 20 années, une action socio-économique et, bien entendu avant tout, dans l’idée des nouveaux rapports, d’une nouvelle alliance avec la Nature. Il est très difficile de faire passer le message que la Biosphère est un système hyper complexe autorégulé, ce qui veut dire non seulement que nous subissons l’influence de l’écosystème dans lequel nous sommes, mais que notre mode de vie va agir sur cet écosystème.

Nous nous trouvons devant un choix écologique : nous ne pouvons plus nous livrer à des activités industrieuses sans qu’il y ait des conséquences gravissimes pour la survie de notre espèce. Or, que voyons-nous dans la société, dans le système industriel marchand tel que nous le connaissons ? Une politique de l’environnement. C’est à dire : tant pis ! il y a un effet de serre, il y a un trou d’ozone, bon, on va vendre un petit peu plus de pots catalytiques, on va trouver des substituts aux aérosols, mais on ne va pas changer notre modèle de consommation, notre gaspillage, notre modèle de production, notre démographie, et puis on va créer des éco-industries. Tant mieux ! En créant des éco-industries, on va faire du PNB, on va peut-être créer des emplois. On ne veut pas avoir cette idée fondamentale que nous sommes en copilotage avec la Nature. Nous sommes avec la Nature en situation. L’élément le plus complexe qu’elle a créé, c’est-à-dire l’homo-démens, va continuer son évolution, sauf s’il se fait exploser lui-même, mais il a une chance d’être celui qui peut « copiloter » un peu dans cette symbiose avec la nature, et c’est une transformation radicale des rapports, des uns et avec les autres. Cette écologisation des idées, veut dire que nous avons un autre rapport avec la Nature - on n’est pas en admiration devant la Nature, on l’a toujours transformée.

Je pense que l’écologie est un grand tournant, à condition que cette écologie soit prise dans ce sens et non pas dans celui d’une ingénierie écologique qui nous amènerait probablement à une sorte de terreur écologique aussi grande que la terreur raciste. Quand j’entends dire que l’écologie n’est pas à marier : si, l’écologie est à marier avec la dimension sociale. Sinon, elle devient un danger.

http://utime.unblog.fr/tag/auteur/felix-guattari/

samedi 29 novembre 2008

Le terrible échéancier

SOS Planète - http://terresacree.org



















La brochure-papier est sortie.
Elle indique les chiffres du pillage des richesses de notre Terre.
On peut la consulter sur :
http://terresacree.org/ressources.htm
et sur http://ninaodmer.over-blog.com/article-22609443-6.htm

« Notre planète n’est pas infinie. On le sait. Ses ressources sont limitées et ne peuvent satisfaire ad vitam eternam les exigences voraces de milliards d’êtres humains. Nous devons anticiper la pénurie proche des matières premières et, si possible, garder de ces dernières pour les générations futures, en vivant tout simplement autrement. Sinon, demain, des conflits de toutes sortes risquent d’éclater pour l’accaparement des gisements énergétiques et métalliques restants. Cela en moins d’une petite génération ! Si nous voulons éviter le pire, retroussons nos manches ! Une nouvelle civilisation reste à inventer, ici et maintenant, plus propre, plus économe, plus respectueuse et dont l’objectif premier soit réellement le bonheur de tous et non le profit égocentrique de quelques uns au détriment de tous les autres. »

jeudi 20 novembre 2008

Réduction des déchets : les 3 vérités qui dérangent

Agir pour l'environnement : Communiqué de presse du jeudi 20 novembre 2008.


Paris, le 20 novembre 2008 : alors que débute le 22 novembre prochain la Semaine nationale de la réduction des déchets, évènement institutionnel, Agir pour l’environnement et le CNIID (Centre national d’information indépendante sur les déchets) rendent publique une enquête menée sur les freins actuels à une véritable politique de prévention des déchets ménagers en France. Ce dossier met en évidence les mécanismes de défense des intérêts des industriels et l’absence de volonté politique forte de l’Etat.

En effet, si à première vue la réduction des déchets fait cas de grands discours consensuels, dans les faits elle dérange des intérêts privés et ne s’applique pas facilement sur le terrain. L’enquête analyse ainsi les trois points de blocages suivants :

1. L’immobilisme des industriels sur la réduction de leurs emballages
2. Le lobbying fait par certains industriels sur les pouvoirs publics
3. Une volonté politique déjà insuffisante dépassée par des priorités économiques

L’enquête menée par Agir pour l’environnement et le CNIID vise à dénoncer ces blocages et à formuler des demandes précises au Ministre en charge de l’environnement pour que la réduction des déchets ne se limite pas à une semaine par an. Clara Osadtchy, d’Agir pour l’environnement rappelle que « 99% des ressources prélevées dans la nature deviennent des déchets en moins de 42 jours. » « Nous avons aujourd’hui plus que jamais besoin d’un changement de paradigme : ne pas produire toujours plus de déchets sous prétexte qu’ils sont recyclés, mais en produire moins et gérer autrement les déchets existants par exemple grâce au réemploi », commente Wiebke Winkler du CNIID.

L'intégralité du dossier est disponible à l'adresse :
http://www.agirpourlenvironnement.org/pdf/dossierdechet.pdf

vendredi 14 novembre 2008

"Les Amis de la Terre" jugent les banques françaises

Nous ne faisons la pub d'aucune banque. Les Amis de la terre n'hésitent pas à effectuer un classement à partir de critères écologistes.



Les Amis de la Terre publient la version 2008-2009 de leur guide éco-citoyen « Environnement : comment choisir ma banque ? » , en partenariat avec la CLCV. L’association a analysé les impacts environnementaux et sociaux des différentes activités des grandes banques françaises afin d’informer les citoyens de l’utilisation qui est faite de l’argent qu’ils confient à leur banque, et les pousser à modifier leurs pratiques.


Le guide 2008-2009 confirme ce que son prédecesseur révélait déjà : de trop nombreuses banques françaises sont impliquées dans des projets controversés aux impacts sociaux et environnementaux lourds.

Le classement des Amis de la Terre

Les banques françaises les plus risquées sont BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Agricole. Elles font partie des plus grandes banques internationales de par leur activité de banque de financement et d’investissement, et sont chacune impliquées dans plus d’une dizaine de projets controversés à travers le monde. Le guide développe deux exemples : la centrale nucléaire de Belene, en Bulgarie et le projet pétrolier et gazier de Sakhaline II, en Russie. Auparavant, la Société Générale avait déjà financé Gazprom dans le projet, à hauteur d’un milliard de dollars.

On retrouve ensuite la Banque Postale, la Banque Populaire, la Caisse d’Epargne et le Crédit Mutuel-CIC, dont l’impact des activités est faible à modéré. Certaines caisses régionales des établissements mutualistes, ou certaines de leurs filiales (Natixis surtout) sont en effet impliquées dans certains projets controversés, mais leurs activités restent principalement limitées à la banque de détail et au territoire français.

Enfin, les activités de la Nef et du Crédit Coopératif ont des impacts positifs. Yann Louvel conclut : « La Nef est la seule institution financière à avoir pour mission de ne financer que des projets dans les domaines environnemental, social et culturel. De plus, elle est également la seule à publier chaque année la liste des projets qu’elle finance, avec le montant du prêt octroyé et une description des activités financées. Pour toutes ces raisons, les Amis de la Terre sont partenaires de la Nef depuis 2008, pour promouvoir cette alternative unique dans le milieu financier ».


Outre ce classement,
le guide « Environnement : comment choisir ma banque » présente aussi le fonctionnement des banques françaises et présente aux consommateurs-citoyens les étapes à suivre pour changer de banque.

Voir le dossier sur l'éco-citoyen

samedi 8 novembre 2008

Lisez écolo!


6ème Édition
22 et 23 novembre 2008
Au Cent quatre - Paris 19e


Entrée libre et gratuite


jeudi 6 novembre 2008

Une fiction nucléaire pas si fictionnelle que ça...

Sur Arte, vendredi, 7 novembre 2008, à 21h.


Un film inspiré des incidents survenus ces derniers temps dans des centrales nucléaires françaises et des conclusions d’un rapport de l’IRSN, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire : Inéluctable !

Le nucléaire connaît aujourd'hui un véritable retour en grâce. En ces temps de réchauffement climatique et de crise pétrolière, on le présente comme le moyen d'assurer notre indépendance énergétique à moindre coût, tout en limitant l'impact sur l'environnement. Curieusement, la question des risques ainsi que celle du retraitement des déchets ont complètement disparu du débat public.

Comme s'il était admis par tous que, pour répondre aux besoins, il n'y avait pas d'autre solution que de développer le parc nucléaire. La France en profite pour exporter son savoir-faire partout dans le monde (Chine, Inde...), négociant en échange d'importants contrats pour ses entreprises nationales. Le film réalisé par François Luciani tombe à point nommé pour rappeler quelques vérités. Notamment le fait que le nucléaire est une énergie à haut risque : les centrales françaises connaissent chaque année une vingtaine d'incidents potentiellement catastrophiques. Dans ces conditions, un incident grave est aussi imprévisible qu'inéluctable. Le film souligne aussi les conséquences dramatiques que peut avoir l'attitude des autorités publiques lorsqu'elles abandonnent le principe de précaution au profit d'une logique commerciale.

Quand la réalité rattrape la fiction :
Le 30 septembre, le Premier ministre indien Manmohan Singh et le président français Nicolas Sarkozy ont signé un accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil. Pour la France, les retombées commerciales seraient énormes : on estime que, en contrepartie, les entreprises françaises pourraient rafler 20 milliards d’euros de contrats en Inde dans les quinze prochaines années.


Rediffusion:
15.11.2008 à 15:55

mercredi 5 novembre 2008

Le bal des cocus

L'info du Canard enchaîné (ci-dessous) révêle ce que nous soupçonnions depuis longtemps : la politique écologique du Gouvernement n'est qu'un trompe l'œil et tous ceux qui y ont cru sont cocus.



Premier cocu : Nicolas Hulot, mieux entendu finalement par Chirac que par Sarkozy.
Seconds cocus : les députés socialistes qui ont voté la loi Grenelle 1.
Troisièmes cocus : tous ceux qui pensent qu'un peu d'écologie vaut mieux que pas d'écologie du tout. Le nucléaire en progression, l'abandon de la taxe carbone, le plan de sauvetage de l'industrie automobile, la relance de l'activité industrielle comme solution à la crise économico-financière, la mise en veilleuse des exigences de protection de l'environnement en période de récession, et tout cela en échange d'un bonus-malus par ci, d'un encouragement à l'isolation des bâtiments par là, d'une progression relative de l'agriculture biologique, du recul modéré des pesticides, de l'apparition d'éoliennes et d'hydroliennes en plus mais bien entendu dans le cadre de la promotion du capitalisme vert...


Non, un ministre plutôt trahi que valorisé!

Grenelle 1, 2, 3 et puis s’en va.

Borloo fait le beau, mais son ami Hulot l’a dans le dos. La taxe carbone qu’il préconisait pendant la campagne présidentielle n’est pas dans le Grenelle 1 adopté la semaine dernière par les députés. De quoi relativiser d’entrée la portée du « grand texte » vanté par le ministre de l’Ecologie, fût-il le premier de la législature à être voté à la quasi-unanimité de la Chambre, le 23 octobre. Le projet est d’une telle importance d’ailleurs que le Sénat ne devrait se pencher dessus de sitôt. En tout cas, pas avant l’année prochaine, selon l’ordre du jour prévisionnel du gouvernement. Avec le jeu des navettes, l’examen du texte pourrait ainsi durer jusqu’à l’été. En somme, pour verdir la France, on attend la sécheresse ! C’est dire si l’on prend l’écologie au sérieux au gouvernement : la planète brule, comme dirait Chirac, mais Sarko n’est pas pressé de l’éteindre, trop occupé à arroser la planète financière.

L’essentiel pour lui était l’illusion d’optique créée par le vote consensuel du Parlais-Bourbon. Peu importe que le Grenelle 1ne soit qu’une mise en bouche, un texte d’orientation sans programmation. La vraie résolution copernicienne, la mise en application concrète est dans le Grenelle 2, censé passer à la moulinette de l’écologiquement correct, entre autres, 22 codes différents, du code minier à celui de l’urbanisme. C’est là que la bagarre aura lieu, y compris au sein de la majorité. Mais dans l’ordre du jour prioritaire de l’Assemblée il n’est nulle trace de Grenelle 2. Ni en janvier, ni en février. Il faudra attendre décembre pour un éventuel passage en Conseil des ministres et la fin du printemps pour une aléatoire première lecture. Et le deuxième quinquennat de Sarko pour une application de la loi ? D’ici là, Borloo et NKM auront peut-être été emportés dans la vague d’un remaniement. Le ministre se verrait bien à Matignon, et sa secrétaire d’Etat à la Santé… Le Grenelle 2 risque bien de se passer d’eux et de passer à l’écumoire. Une grande avancée écologique donc que ces Grenelle qui révolutionnent la planète à la façon des héros d’opérette. Les socialistes, en accordant leurs suffrages au premier, auront au moins participé à un beau coup de com’ sarkozyen ! Au prétexte méritoire de « renforcer » la position de la France lors de la négociation du paquet « climat-énergie » à Bruxelles que Sarko a promis de conclure avant la fin de sa présidence européenne en décembre. Mais la négo est mal partie. L’objectif –une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 – nécessite la mise en place d’instruments financiers que l’Allemagne, l’Italie et la Pologne refusent dans un contexte d’austérité budgétaire. Super-Sarko saura-t-il les faire changer d’axe, ou trouvera-t-il une nouvelle illusion d’optique pour réchauffer le climat entre les 27 sans trop dépenser d’énergie ?

J.-M. Th.- Le Canard enchaîné – Mercredi 29 octobre 2008

jeudi 30 octobre 2008

Deux planètes nécessaires pour l'humanité en 2030




Au rythme de sa consommation actuelle, l'humanité aura besoin de deux planètes au début de la décennie 2030 pour répondre à ses besoins, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).

L'empreinte écologique de l'humanité, qui évalue sa consommation de ressources naturelles, excède désormais de 30% les capacités de la planète à se régénérer, insiste le WWF dans son rapport Planète vivante 2008, reçu mercredi à Paris.

La pression de l'humanité sur la planète a plus que doublé au cours des 45 dernières années en raison de la croissance démographique et de l'augmentation de la consommation individuelle, explique le rapport.

Cette surexploitation épuise les écosystèmes et les déchets s'accumulent dans l'air, la terre et l'eau.

Du coup, la déforestation, la pénurie d'eau, le déclin de la biodiversité et le dérèglement climatique, provoqué par les émissions de gaz à effet de serre, "mettent de plus en plus en péril le bien-être et le développement de toutes les nations", explique le WWF.

L'"Indice planète vivante", un outil mis au point afin de mesurer l'évolution de la biodiversité mondiale et portant sur 1.686 espèces de vertébrés dans toutes les régions du monde, a diminué de près de 30% au cours des 35 dernières années, précise par ailleurs le rapport.

Au vu du déclin de cet indice, "il semble de plus en plus improbable d'atteindre l'objectif pourtant modeste visé par la Convention de Rio sur la diversité biologique de réduire l'érosion de la biodiversité mondiale d'ici 2010", déduit le WWF.

Outre l'empreinte écologique mondiale et l'Indice planète vivante, le rapport présente une troisième mesure, "l'empreinte d'eau", qui évalue la pression sur les ressources en eau à l'échelon national, régional ou mondial, résultant de la consommation.

Or l'eau est une ressource très inégalement répartie à travers le monde.

Ainsi, une cinquantaine de pays sont actuellement confrontés à un stress hydrique modéré ou grave, souligne le WWF. Et le nombre de personnes souffrant de pénuries d'eau toute l'année ou de manière saisonnière devrait augmenter en raison du changement climatique, ajoute-t-il.

http://www.romandie.com/ats/news/081028182643.rovs4dey.asp

vendredi 24 octobre 2008

Touche pas à mon bouton d'ascenseur!



L' ascensoriste Otis a annoncé, mercredi 22 octobre, qu'il allait retirer les boutons potentiellement radioactifs livrés par l'entreprise iséroise Mafelec dans environ 500 ascenseurs, même s'"il n'y a aucun danger pour les utilisateurs". La veille, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait annoncé avoir relevé au niveau 2 (sur 7) de l'échelle INES l'incident concernant les boutons d'ascenseur fabriqués par la société Mafelec sur son site de Chimilin "en raison de l'exposition de plus de dix personnes à des doses dépassant la limite réglementaire". "Parmi la trentaine de personnes exposées, une vingtaine de travailleurs ont été exposés à des doses allant de 1 mSv (millisievert) à 3 mSv environ", alors que la limite d'exposition fixée par la réglementation est de 1 mSv/an. L'ASN a donc décidé de reclasser l'incident au niveau 2, alors qu'elle avait annoncé un classement provisoire au niveau 1 (anomalie) après son inspection du 8 octobre.

L'ASN précise que cet incident de niveau 2 dans une entreprise n'appartenant pas au secteur nucléaire est "une première". Il n'y avait pas eu d'incident de niveau 2 en France depuis fin 2006, mais il y avait eu un incident de niveau 3 en mars 2008, près de Toulouse, dans une entreprise d'aéronautique.

Source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2008/10/21/boutons-d-ascenseur-radioactifs-l-incident-etait-plus-grave-qu-annonce_1109582_3224.html

mercredi 22 octobre 2008

Vers la fin du bouclage de l'A104?

À en croire FR3 Ile de France, il semble qu'il y ait du neuf dans le dossier de l'A104.



Manque de crédits?
Incompatibilité avec le Grenelle de l'environnement?
Opposition forte des nouvelles municipalités
de villes traversées dans les Yvelines?

Volonté de ne pas ajouter de nouveaux mécontentements populaires
en pleine crise économique et sociale?


Nous en apprendrons peut-être plus au cours de :

l'Assemblée Générale annuelle du COPRA
Le mercredi 19 novembre 2008, à 20h.30,
Salle des Fêtes de Conflans Sainte Honorine,
Place Auguste Romagné (face à la gare centrale)

Source: www.a104.org
http://paris-ile-de-france-centre.france3.fr/info/paris-ile-de-france/47770295-fr.php

lundi 20 octobre 2008

Selon l'ONU, l'accès à l'eau potable réduit la pauvreté



Washington, le 20 octobre 2008. (AFP) — Installer des toilettes et assurer la fourniture d'eau potable dans les pays les plus démunis est le moyen le plus sûr de réduire la pauvreté et d'améliorer la santé publique, selon un rapport des Nations Unies publié dimanche, 19 octobre 2008.

"Les problèmes d'eau provoqués largement par l'absence criante de toilettes adéquates dans de nombreux endroits contribue énormément aux problèmes les plus sérieux dont parmi eux l'étroite relation entre mauvais état de santé et pauvreté chronique", souligne Zafar Adeel, directeur du réseau international de l'eau, de l'environnement et de la santé de l'Université des Nations Unies basé au Canada.

Près de 900 millions de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable et 2,5 milliards vivent sans toilettes adéquates dont 80% résident dans des zones rurales.

Selon l'ONU, 10% des maladies dans le monde sont attribuables à la consommation d'eau insalubre, au manque de sanitaires et d'hygiène provoquant plus de 3,5 millions de décès en 2002.

Quelque quatre milliards de personnes contractent des diarrhées chaque année et 1,4 million d'enfants, dont la moitié âgés de moins de cinq ans, en meurent alors que 94% des diarrhées sont évitables.


Des diarrhées chroniques peuvent aussi entraîner de la malnutrition chez les plus jeunes, les rendant plus susceptibles à d'autres maladies dont 860.000 décèdent chaque année, selon l'ONU.


Une simple amélioration de l'accès à de l'eau potable, à des sanitaires et le fait de se laver les mains avec du savon peut réduire de 25% le taux des maladies résultant du manque d'hygiène.

Le rapport est publié au début d'une conférence internationale de deux jours organisée par l'ONU à Hamilton au Canada durant laquelle des experts présenteront des remèdes à ces problèmes sanitaires.

Selon l'analyse de l'ONU, un meilleur accès à l'eau potable et à des sanitaires réduit la pauvreté, la construction de sanitaires et de systèmes d'eau propre créant du travail pour les entrepreneurs locaux.

D'autre part, des économies importantes sont réalisées dans la santé publique alors que nettement moins de personnes tombent malades créant une productivité individuelle plus importante, qui contribue aux économies locales et nationales.


Si les pays développés investissaient 0,04 dollar per capita par jour, il serait possible d'atteindre l'objectif des Nations Unies du Millénaire de réduire de moitié d'ici 2015 le nombre de personnes dans pays en développement n'ayant pas accès à de l'eau potable et à des toilettes, estime le rapport de l'ONU.


Une action est d'autant plus urgente que le réchauffement climatique pourrait changer le taux de reproduction, la survie et la virulence de nombreux pathogènes, soulignent les auteurs du document.

Ils estiment que d'ici 2030, le risque de diarrhée augmentera de 10% dans certains pays en raison du réchauffement du climat.

samedi 18 octobre 2008

Du socialisme écologique d'Evo Morales

Evo Morales, au cours de la Journée Continentale du IIIème Forum Social des Amériques, dit ses convictions et soumet au débat "dix commandements" pour sauver la planète. Curieusement, il rejoint l'appel de Jean Malaurie, le célèbre ethnologue français et son appel à sauver la Terre-Mère. Qu'un chef d'État s'exprime ainsi est assez rare pour que cela mérite l'examen...



Je veux partager et proposer à débat quelque 10
commandements pour sauver la planète, l’humanité et la vie, non seulement à ce niveau-ci mais aussi avec nos communautés, avec nos organisations.

1. Premièrement, si nous voulons sauver la planète Terre et sauver la vie et l’humanité, nous sommes dans l’obligation de mettre un terme au système capitaliste. Les effets graves du changement climatique, des crises énergétiques, alimentaires et financières, ne sont pas le produit des êtres humains en général, mais du système capitaliste en vigueur, inhumain avec son développement industriel illimité.

2. Deuxièmement : renoncer à la guerre, parce que les peuples ne gagnent rien avec les guerres, seuls les empires gagnent. Ne gagnent pas les nations mais les transnationales. Les guerres profitent à de petites familles et non aux peuples. Les milliards de milliards de millions destinés à la guerre doivent plutôt l’être pour réparer et soigner la Terre Mère qui est blessée par le changement climatique.

3. Troisième proposition pour le débat : un monde sans impérialisme ni colonialisme, où les relations doivent être orientées dans le cadre de la complémentarité et prendre en compte les asymétries profondes qui existent
d’une famille à l’autre, d’un pays à l’autre, et d’un continent à l’autre.

4. Le quatrième point est orienté sur le thème de l’eau, qui doit être garantie comme droit humain et protégée de la privatisation en peu de mains. Car l’eau est vie.

5. Comme cinquième point, je veux vous dire que nous devons chercher la manière de mettre un terme au gaspillage d’énergie. Nous sommes en train d’épuiser, depuis 100 ans, l’énergie fossile créée durant des millions d’années. Comme certains présidents qui réservent des terres pour des automobiles de luxe et non pour l’être humain, nous devons mettre en œuvre des politiques pour freiner les agrocarburants et, de cette manière, éviter la faim et la misère pour nos peuples.

6. Le sixième point est celui de la Terre Mère. Le système capitaliste ramène la Mère Terre à une matière première. Or la terre ne peut être comprise comme une marchandise : qui pourrait privatiser ou louer sa mère? Je propose que nous organisions un mouvement international de défense de la Mère Nature, pour récupérer la santé de la Terre Mère et reconstituer avec elle une vie harmonieuse et responsable.

7. Le septième point du débat est constitué par le thème central des services de base, c’est-à-dire l’eau, la lumière, l’éducation, la santé qui doivent être pris en considération comme un droit humain.

8. Comme huitième point : consommer ce qui est nécessaire, donner la
priorité à ce que nous produisons et consommons localement, mettre un terme à la consommation, au gaspillage et au luxe. Nous devons donner la priorité à la production locale pour la consommation locale, en stimulant l’autosuffisance et la souveraineté des communautés dans les limites permises par la santé et les ressources limitées de la planète.

9. L’avant-dernier point est la promotion de la diversité culturelle et économique. Vivre unis en respectant nos différences, non seulement physionomiques mais aussi économiques –des économies maniées par les communautés et associations.

10. Soeurs et frères, comme dixième point, nous proposons le Bien Vivre -ne pas vivre mieux au détriment de l’autre-, un Bien Vivre basé sur l’expérience de nos peuples, sur les richesses de nos communautés, terres fertiles, eau et air propres. On parle beaucoup du socialisme, mais il faut améliorer ce socialisme du XXIe siècle en construisant un socialisme communautaire ou, simplement, le Vivre Bien, en harmonie avec la Terre Mère, en respectant les modèles d’expérience de la communauté.

Je suis finalement persuadé que vous assurez, soeurs et frères, le suivi des problèmes existants. J’en conclus qu’il y aura toujours des problèmes, mais je veux vous confirmer que je suis très heureux –et non déçu ni préoccupé par le fait que ces groupes qui ont asservi nos familles defaçon permanente, pendant la colonie, la république et à l’époque du néo-libéralisme, continuent, regroupés dans quelques familles, à me résister.

Il est de notre devoir de faire face à ces groupes qui vivent dans le luxe et ne veulent pas perdre celui-ci ni perdre leurs terres. C’est une lutte historique, qui doit continuer.

Evo Morales Ayma, président de la République de la Bolivie

Traduit le 10 Oct 08 par Thierry PIGNOLET, Bruxelles (Belgique).


mardi 23 septembre 2008

Treize voitures et sept maisons

Quand on est riche on ne compte plus.



L'hebdomadaire Newsweek a révélé que John McCain et sa femme Cindy, riche héritière d'une entreprise majeure de distribution de bière, avaient 13 véhicules.

Le syndicat américain de l'automobile UAW a accusé le candidat républicain à la Maison Blanche John McCain de trahir la main d'oeuvre américaine en possédant ces treize voitures, dont plusieurs modèles étrangers.

Treize voitures, c'est déjà beaucoup. Mais si elles ne sont ni "vertes" ni toutes fabriquées aux Etats-Unis (parmi les véhicules de la famille McCain, figurent une Honda et une Volkswagen!), alors...

De son côté le candidat démocrate à l'élection présidentielle du 4 novembre, Barack Obama et son épouse Michelle, n'auraient qu'une voiture, une Ford Escape Hybrid.

À quoi tient une campagne électorale! Que le porte parole des riches soit riche, comment s'étonner? Que le porte parole des pauvres montre qu'il n'est pas si riche que ça, à quoi cela sert-il?

Le débat, non entre deux systèmes économiques mais entre deux couleurs du nuancier politique capitaliste aux USA, donne à choisir entre la peste et le choléra. Ou bien l'on s'en fout, ou bien l'on choisit la moins mauvaise des politiques.

La démocratie se porte partout mal. Seul intérêt de cette confrontation électorale : les Étasuniens oseront-ils élire un noir, quel que soit le nombre de ses voitures et de ses maisons. D'ici peu de temps, cette question dominera toutes les autres.

http://www.liberation.fr/actualite/monde/electionamericaine/obama_mccain_elections_americaines/353621.FR.php

dimanche 21 septembre 2008

Un numéro qui vaut le détour!

Tous le numéros d'un périodique ne se valent pas, bien sûr!
Le numéro de septembre du mensuel Décroissance mérite qu'on s'y arrête!

N°52–septembre 2008 : Fuir la crise ?

Page 2 : Courriers et dessins
Pages 2-3 : Survivre aux survivalistes, par Paul Ariès
Page 3 : Éditorial : Volonté, par Sophie Divry
Page 4 : Internationale : Des nouvelles d’Ossétie, par Emmanuel Broto - Chronique d’Alain Accardo : L’hydre
Page 5 : La décroissance est-elle antisémite ?, par Vincent Cheynet
Page 6 : L’écotartufe : c’est la rentrée - La saloperie : Le blog
Page 7 : Simplicité volontaire : Delphine, savoir partir
Pages 8 et 9 : Les survivalistes au banc d’essai
Page 10 : Contre l’informatisation de l’école, par Paul Ariès
Page 11 : Professeur Foldingue : Déconnecté -
Page 12 : Chronique d’Alain Gras : Du dynamisme de Slow Food- Bédé : Cath la décroissante
Page 13 : Chronique de Jacques Testart : Le naufrage du poisson insubmersible
Page 14 : Courrier des lecteurs (suite) -
Page 15 : Bêtisier du développement durable - Agenda
Page 16 : Chronique de Nicolas Ridoux :
Qu'est-ce que l'homme ?

mardi 16 septembre 2008

Nicolas Hulot anticapitaliste?

Enfin une fête de l'Huma qui sert à quelque chose!
Nicolas Hulot s'y est dit anticapitaliste et anti nucléaire. tant mieux...
Continue, camarade, le vieux monde est derrière toi...

Pour le plus grand bonheur du représentant du parti communiste assis à ses côtés sur la tribune de l'Agora de l'Humanité, l'un des principaux lieux de débats de la fête de l'Huma, Nicolas Hulot a tonné dimanche après-midi contre le capitalisme : «Le capitalisme est obsolète, car les ressources de notre monde sont limitées.»

Nicolas Hulot à la fête de l'Humanité.

Le président de la fondation Nicolas-Hulot a aussi vivement critiqué la dépendance de la France à l'énergie nucléaire : «La grande erreur de la France, c'est d'avoir tout misé sur le nucléaire. Pour notre électricité, nous avons une solide dépendance au nucléaire. La gestion des déchets suppose un pari sur l'avenir inacceptable. Sortir du nucléaire est un objectif. J'espère qu'on aura le choix entre autre chose que la peste – le charbon et les énergies fossiles – et le choléra – le nucléaire

Mais il a aussi précisé les conditions qu'il estime indispensables pour la sortie du nucléaire : un «vrai bouquet énergétique» diversifié (éolien, solaire, biomasse...) et une réduction de la consommation énergétique par la régulation économique et des flux. Il a aussi mis en garde contre tout emballement, considérant une période de transition nécessaire.

Le représentant de la CGT présent à la tribune a eu beau plaider pour un renouvellement du parc nucléaire hexagonal, les propos de Nicolas Hulot furent vivement applaudis par la salle.

© Mediapart
http://www.mediapart.fr/journal/france/140908/nicolas-hulot-le-capitalisme-est-obsolete

vendredi 12 septembre 2008

La tomate tueuse de l’Amérique du Nord



Extrait d’un article de Peter Bahouth publié dans la revue L’Ecologiste n°2.


L’histoire de cette tomate commence au Mexique, sur une terre rachetée par une compagnie américaine. Sa graine est un hybride créé grâce aux subventions de recherche financées par le contribuable américain. La terre en question a d’abord été aspergée de méthyle bromide, 120 fois plus nocif pour la couche d’ozone que le CFC-111. Elle a ensuite été traitée avec des pesticides produits et distribués par Monsanto l’un des plus grands pollueurs des Etats-Unis (et d’ailleurs !). Les déchets issus de la production de ces pesticides sont transportés par bateau et entreposés dans le dépotoir de produits toxiques le plus vaste du monde à Emelle, en Alabama, dont la plus grande partie des habitants vit dans la pauvreté.
Les journaliers mexicains ne sont pas protégés contre les pesticides : pas de gants, ni de masques ou de consignes de sécurité. Ils gagnent environ 2,50 dollars par jour et n’ont pas de couverture sociale.

Récoltée, la tomate est posée sur un emballage plastique et sur un plateau en plastique, puis dans des boîtes en carton. L’emballage a été manufacturé par une compagnie au Texas, ses travailleurs et habitants risquent de connaître une augmentation significative du taux de cancer, un affaiblissement du système immunitaire et des troubles de croissance à cause de leur exposition à un fort taux de dioxine. Les fibres de carton proviennent d’arbres vieux de 300 ans ayant poussé en Colombie Britannique (Canada) ; le carton est fabriqué dans la région des Grands Lacs dont on déconseille aux habitants de consommer les poissons, pollués à la dioxine ; il est ensuite expédié par voie maritime vers le Mexique.
Une fois dans les cartons, les tomates, rougies à l’éther, insipides et sans valeur nutritionnelle, sont expédiées par camions réfrigérés vers le Canada.

Les camions et les centres de distribution sont équipés d’un système de réfrigération à base de CFC produit par Du Pont.
Une fois à bon port, l’emballage plastique est jeté, collecté et renvoyé aux États-Unis pour être brûlé dans un incinérateur à Detroit. Il faut du carburant pour assurer tous ces voyages. Contribuant au réchauffement du climat, le pétrole nécessaire au ravitaillement des camions a nécessité un forage dans le Golfe Campeche au Mexique.

Bienvenue en Amérique du Nord, votre salade de tomates est arrivée. Bon appétit !



http://bellaciao.org/fr/spip.php?article71000

http://www.ecologiste.org/

mercredi 10 septembre 2008

La baisse du prix du pétrole est temporaire

le prix du pétrole après avoir atteint des sommets (presque 150 dollars le baril) est retombé autour des 100 dollars. Est-ce à dire que la crise est passée? Sûrement pas, mais il faut comprendre pourquoi.

La baisse de la consommation engendrée par les craintes d'une élévation vertigineuse du prix de l'essence explique en partie cette pause. Il faut observer qu'à 100 dollars le baril, le pétrole reste très au-dessus des cours des années passées. La décision que vient de prendre l'OPEP de ne pas augmenter la production, pour préserver les prix, prend à revers les USA et l'Arabie séoudite qui suivait les désirs de Washington.

"Malgré l'envolée fulgurante des prix du pétrole depuis dix mois, la baisse du mois d'août était attendue. Déjà en 2007, le prix du baril de brut était passé de 77 dollars, en juillet, à 70,7 dollars un mois plus tard, et en 2006, le baril coûtait 73,7 dollars en juillet avant de descendre à 73,1 dollars en août", lit-on dans Le Monde.

Le rythme de la progression des prix ne pouvait s'accélérer encore au risque de porter un coup fatal à l'économie pour longtemps encore oléodépendante. Mais on ne reviendra pas en arrière. Le freinage de l'augmentation et le recul du prix du baril sont temporaires.

mardi 9 septembre 2008

Tracassant Tricastin

Possibilité de fuites radioactives au Tricastin

Et ça continue, d'accord, d'accord...(rengaine)

LYON, 9 sept 2008 (Selon AFP) - L’incident survenu lundi 8 septembre à la centrale de Tricastin (Drôme) lors d’un déchargement de combustible pourrait entraîner une légère fuite de radioactivité mais aux conséquences "extrêmement faibles" pour l’environnement, a souligné, comme d'habitude, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN).

"Lors des opérations de déchargement du combustible prévues dans le cadre de l'arrêt de l'unité de production nº 2, une position anormale de deux assemblages combustibles a été détectée, empêchant la poursuite de la manoeuvre", a reconnu EDF. L'ASN a expliqué dans son communiqué que le coeur du réacteur nucléaire était composé de 157 assemblages combustibles comportant chacun 264 crayons qui contiennent le combustible nucléaire. "Les réacteurs doivent être arrêtés périodiquement et déchargés pour procéder au renouvellement du combustible. Lors de cette opération, le couvercle de la cuve du réacteur et les structures internes supérieures de maintien sont retirés pour pouvoir accéder aux assemblages combustibles et pouvoir les remplacer."

Dans la centrale de Tricastin, lors de cette opération, "deux assemblages combustibles sont restés accrochés aux structures internes supérieures au cours des opérations d'enlèvement", obligeant l'exploitant à interrompre ces opérations "conformément aux règles d'exploitation du réacteur". Les deux assemblages restés coincés sont actuellement "sous eau dans la cuve".

"Le risque encouru est la chute d’un ou des deux assemblages sur le coeur s’. phère de l’enceinte de confinement et une fraction de la radioactivité pourrait être rejetée dans l’environnement". En 1999, un incident analogue s’était produit à la centrale de Nogent-sur-Seine (Aube) et "l’exploitant avait mis en place un dispositif de sécurisation pour empêcher la chute de l’assemblage et avait réussi à récupérer l’assemblage sans l’endommager", a rappelé l’IRNS. "On ne sait pas combien de temps ça va prendre. A Nogent, le chantier avait duré 20 jours".

Commentaire rassurant : pas de souci! C'est sans danger. D'abord ce n'est qu'un accident de niveau 1. Pas d'inquiétude à l'intérieur de la centrale. Encore moins à l'extérieur. C'est la vérité. Il faut le croire! Ceux qui pensent le contraire sont mal informés ou sont des idéologues politiques irresponsables. Peut-être même de mauvais Français... On va les ficher. Ils seront bien surveillés et cesseront de nuire aux intérêts du pays et de la planète menacée par bien plus grave qu'une petite fuite radioactive : l'effet de serre.

http://www.france-info.com/spip.php?article183134&theme=69&sous_theme=69

samedi 6 septembre 2008

La Gazpromie

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Guerre du Gaz, Roumania Ougartchinska et Jean-Michel Carré, éditions du Rocher, 276 p., 18 €

La Gazpromie, c'est la Russie.
Entre Gazprom et l'État russe de Poutine la fusion est totale.
La Russie dispose de plus du tiers des réserves de gaz naturel de la planète.
La Russie est le premier producteur-exportateur de gaz au monde.
40% des besoins de l'Union européenne sont satisfaits par la Russie.
La France est dépendante à 20 ou 25%, l'Italie à 27%, l'Allemagne à 40%, la Pologne à 89%, les pays baltes à... 100%.
Mais, attention... le budget russe dépend à 70% du gaz!
Il y a donc une interdépendance très étroite entre la Russie et l'Union européenne.
Ainsi doit être lue la politique de Poutine dans le Caucase.
Ainsi faut-il comprendre le désir de contrôle de la Géorgie par les USA.
Ainsi s'explique la timidité de l'Union européenne face à la réaction du Kremlin après l'agression géorgienne (encouragée par les USA) contre l'Ossétie du sud sous influence russe.
L'avenir de l'Europe passe par cette situation économique actuellement incontournable.
Notre addiction aux hydro-carbures ruine notre indépendance.

http://www.editionsdurocher.fr/ouvrage_rocher-1203-La_Guerre_du_gaz-EdR.html
http://www.russie.net/article4254.html

lundi 1 septembre 2008

Une nouvelle norme européenne autorise... plus de pesticides!

Selon une analyse conjointe de Greenpeace et de l'ONG environnementale autrichienne Global 2000, 349 pesticides différents sont présents dans les produits alimentaires vendus dans l'UE, indiquent les ONG.

Selon le rapport de Greenpeace et Global 2000, la consommation de pommes, poires, raisins, tomates et poivrons pourrait en particulier désormais poser des risques pour la santé des enfants. «Pour un enfant pesant 16,5 kilos, la dose de pesticide dangereuse pour la santé est dépassée après la consommation de 20 grammes de raisin (soit 5 à 7 grains), 40 grammes de pomme ou 50 grammes de prunes», affirme le biochimiste Helmut Burtscher, cité par Global 2000.

La Commission européenne a défendu vendredi ses nouvelles normes: «Nous ne sommes pas d'accord avec les critiques des ONG, parce que d'abord nous ne parlons pas des mêmes choses, précise Nathalie Charbonneau, porte-parole de la Commission européenne. Nous avons fait une analyse qui est beaucoup plus large que la leur». La Commission estime par ailleurs les ONG se sont appuyées sur des données «imprécises». Néanmoins, «la Commission examinera toute étude qui lui sera soumise, indique-t-elle. S'il s'avère que l'une d'elle contient de nouvelles preuves scientifiques selon lesquelles les limites maximales en résidus ne garantiraient pas la sécurité alimentaire, la Commission demandera un avis à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).»

L'association Natuur en Milieu et le réseau PAN Europe ont lancé en août une action en justice devant la Cour européenne de justice, soutenant que «le règlement est fondamentalement vicié et doit être revu d'urgence».

La Commission doit maintenant fournir une copie de sa position dans les trois prochains mois à la Cour, précise PAN Europe. Celle-ci pourrait alors donner un avis début 2009.

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/348504.FR.php
http://www.lepost.fr/article/2008/05/07/1190463_au-secours-les-pesticides-sont-partout.html

Ouragan sur McCain

C'est bien une histoire où il est question d'écologie politique. La Vice-présidente éventuelle que s'est choisie McCaine, Sarah Palin, est gouverneur(e) de l'Alaska; elle accepte que l'industrie du pétrole s'installe dans le Grand Nord, en pleine réserve polaire. C'est l'un des enjeux de l'élection présidentielle de novembre 2008.




Le rapprochement (facile, j'en conviens), saute à l'esprit : entre le typhon qui s'abat sur le pont du dragueur de mine, le Caine et l'ouragan qui frappe, indirectement, la convention républicaine, au moment de la désignation officielle du candidat John Mc Caine, il existe deux liens : celui du nom (Caine) et celui de la tempête.

Ouragan sur le Caine (The Caine Mutiny) est un film américain, sorti en 1954.Son scénario est tiré d'un best seller : Ouragan sur D.M.S Caine, écrit par Herman Wouk, et couronné par le prix Pulitzer.

Le film, plusieurs fois "nominé", en 1955, (pour obtenir les Oscars du meilleur film, meilleur scénario, meilleure musique, meilleur montage, meilleur son, meilleur acteur pour Humphrey Bogart et meilleur second rôle masculin pour Tom Tully), n'obtint aucune récompense. L'histoire choquait la marine américaine.

Le scénario est bien connu : en plein océan, Queeg, le nouveau capitaine du dragueur de mines Caine, a un comportement inquiétant, sur lequel l'écrivain mobilisé, Pfeiffer, attire discrètement l'attention des officiers. Lors d'un typhon, il perd la tête et met le bateau et son équipage en danger. Après avoir réfléchi aux mises en garde de Pfeiffer, le lieutenant Maryk le destitue, et... se retrouve traduit devant un conseil de guerre bien qu'il ait sauvé l'équipage. La question qui se pose maintenant est : Maryk est-il un héros, ou s'est-il juste fait manipuler par Pfeiffer?

Ouragan sur le Caine


John McCaine est, lui, considéré comme un véritable héros de la guerre du Vietnam. Son avion fut abattu; il fut fait prisonnier et il est devenu un personnage considérable aux USA. C'est un soldat, un baroudeur, une forte tête. Il a une âme de vainqueur.


L'ouragan sur McCaine est un ouragan politique. Mais ce n'est pas Obama qui le menace le plus. C'est ce qu'a raté Busch, à la Nouvelle-Orléans. Là comme ailleurs.

Les trombes d'eau sur la Louisiane ne sont pas à craindre. Mais l'autoritarisme incompétent de Queeg-Bush, si! L'ennui est que le capitaine n'a pas été destitué à temps. Il n'y a pas eu d'Irakgate.

McCaine le républicain arrive donc trop tard. Ou bien il prendra les commandes du navire. Et prendra l'eau avec. Ou bien ce sera le candidat démocrate qui parviendra à la Maison Blanche. Va-t-on, à droite, tolérer, alors, l'affront fait au symbole vivant des USA?

Un immense "conseil de guerre" risque bien de s'ouvrir dont on ne sait encore qui sera l'accusé... Busch? McCaine? Ou le mouton noir Obama?

Et ce n'est pas du cinéma...


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